Passages Préférés des Désastreuses Aventures (02/13) : Quand Olaf faisait encore peur
Je ne fais rien comme tout le monde : de tous les déguisements qu'Olaf emprunte dans la série, mon préféré reste celui du mystérieux Stephano. C'est sûr, il est moins coloré que les autres, qui y vont tous de leurs petites phrases-cultes, de leurs accoutrements improbables et de leurs personnalités uniques. Mais justement, Stephano ne sert pas du tout à ça ! Stephano sert à vous faire flipper, et en règle général, ça vaut mieux quand on veut créer un méchant.
On pourrait réellement argumenter qu'Olaf n'est même pas déguisé dans ce tome : côté travestissement, on a droit au minimum syndical car Monty, malgré son passé de VDC, n'a visiblement aucune idée de son apparence (ou alors feint de ne pas la connaître pour l'attirer dans un piège sur le Prospero). Ce n'est pas l'efficacité du déguisement qui le camoufle ici mais plutôt la pression psychologique qu'il exerce sur les orphelins.
Et là, Olaf montre toute sa compétence. Jugez plutôt: menacer de laisser son couteau tomber et trancher les orteilles de Sunny (Prunille en VF), déambuler dans les couloirs, les soumettre à une surveillance constante, faire promener langoureusement le même couteau sur les cuisses de Violette par-dessous la table à l'heure du repas (et on y revient dans les sous-entendus pédophiles), manquer de tuer Klaus en lui jetant une lampe par pur plaisir de montrer qu'il peut le faire... Le plus terrible, pourtant, reste cette phrase glaciale : "si je vous voulais morts, ces escaliers cascaderaient déjà de votre sang." Trop tard, les orphelins comprendront qu'ils ne sont pas la cible prioritaire...
Il y a un sens à ce que Stephano soit l'Olaf le plus terrifiant de toute la saga, car c'était le seul tome où il pouvait l'être. Son retour dans le second tome est censé être une surprise ; après, on connaît la formule, on sait qu'Olaf va revenir une fois de plus et que les orphelins s'en sortiront à la dernière minute (ils ne peuvent pas mourir car ils doivent continuer à souffrir). Le Tome II était le seul moment où l'on pouvait encore entretenir un suspense de ce côté-là. Si les déguisements arborés par Olaf dans les tomes suivants virent plus au burlesque, c'est parce qu'Olaf a désormais prouvé son incompétence et que les livres doivent rendre son personnage intéressant d'une autre manière.